La fiscalité dividendes en 2025, décryptée et illustrée en exemples concrets. Comprenez immédiatement PFU, barème progressif, prélèvements sociaux et déclarations.Les dividendes perçus par un résident fiscal français restent, en 2025, soumis par défaut au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30% (12,8% d’impôt + 17,2% de prélèvements sociaux), sauf option globale pour le barème progressif avec l’abattement de 40% sur les dividendes éligibles. Le bon choix dépend de votre tranche marginale d’imposition, de vos autres revenus, et de la nature des distributions (France/étranger, PEA, dirigeants TNS, etc.). Les règles déclaratives changent peu, mais les seuils et calendriers sont actualisés chaque année. Le présent article est informatif et ne constitue pas un conseil fiscal personnalisé. Pour une analyse adaptée, prenez rendez-vous avec NBE Avocats.
En bref
- PFU 30% par défaut (12,8% IR + 17,2% sociaux). Option possible pour le barème progressif avec abattement de 40%.
- Acompte de 12,8% à la source (PFNL), avec dispense possible sous conditions de RFR (demande avant le 30 novembre N-1).
- Sous barème, CSG partiellement déductible l’année suivante (6,8 points) ; pas de déductibilité sous PFU.
- Dividendes étrangers: crédit d’impôt égal à la retenue à la source étrangère (limité à l’impôt français dû), PS dus en France.
- Déclaration au printemps 2025: cases 2DC/2TS, option 2OP, formulaire 2047 pour revenus étrangers, justificatifs IFU.
Choisir entre PFU et barème progressif en 2025
PFU à 30%: principe, acompte et dispense
- Par défaut, les dividendes supportent un PFU global de 30%: 12,8% d’impôt sur le revenu et 17,2% de prélèvements sociaux. Le prélèvement de 12,8% effectué lors du paiement est un acompte d’IR (il devient libératoire si vous conservez le PFU).
- Dispense de l’acompte de 12,8% possible si le revenu fiscal de référence (RFR) N-2 est inférieur à 50 000 € (célibataire) ou 75 000 € (couple soumis à imposition commune), sur demande expresse auprès de l’établissement payeur avant le 30 novembre de l’année précédente.
- Les établissements payeurs retiennent également les 17,2% de prélèvements sociaux lors du versement.
- Le PFU s’applique dividende par dividende, sans abattement de 40%. Source utile: Service-Public – PFU (prélèvement forfaitaire unique).
Option barème progressif et abattement de 40%
- Vous pouvez opter pour le barème progressif pour l’ensemble des revenus mobiliers et intérêts de l’année (option globale), en cochant l’option dédiée dans votre déclaration (case 2OP).
- Les dividendes éligibles bénéficient alors d’un abattement de 40% avant intégration dans votre revenu imposable. Les prélèvements sociaux de 17,2% restent dus sur le montant brut encaissé.
- Une fraction de CSG (6,8 points) devient déductible de votre revenu global de l’année suivante, ce qui réduit votre IR à venir.
- Cette option est souvent favorable pour les contribuables faiblement imposés (0% ou 11%), ou lorsque l’abattement et la CSG déductible dépassent l’avantage du PFU. Les seuils du barème étant réévalués chaque année, vérifiez les tranches applicables lors de la campagne déclarative 2025 sur impots.gouv.fr – Déclaration de revenus.
Comparatif chiffré (illustrations 2025)
- Exemple 1 (PFU vs barème à faible TMI): Dividendes bruts 10 000 €, aucun autre revenu. PFU: IR 1 280 € + PS 1 720 € = 3 000 € (30%). Barème (avec abattement 40%): base imposable 6 000 € ; si vos autres revenus vous placent intégralement dans la tranche à 0%, IR = 0 € ; PS 1 720 € dus ; CSG déductible l’an prochain: 680 €. Le barème est plus favorable dans ce profil.
- Exemple 2 (TMI 30%): Dividendes 20 000 €. PFU: 2 560 € d’IR + 3 440 € de PS = 6 000 €. Barème: base imposable 12 000 €, IR approximatif 3 600 € (hors effets quotient, décotes, etc.), PS 3 440 € ; CSG déductible l’an suivant: 1 360 € (économie d’IR future selon votre TMI). Le PFU est souvent plus intéressant si vous êtes déjà à 30% ou plus.
- Exemple 3 (dividendes US 5 000 €, WHT 15%): PFU français: IR théorique 640 €, PS 860 €. Crédit d’impôt égal à la retenue US (750 €) imputable sur l’IR français dans la limite de celui-ci: IR net France 0 €, PS 860 € dus. Coût global: 750 € (WHT) + 860 € (PS) = 1 610 € (≈32,2%).
Attention: ces simulations sont simplifiées et ne tiennent pas compte des situations particulières (quotient familial, contributions exceptionnelles, pertes reportables, etc.). Pour arbitrer sereinement, sollicitez notre département Droit fiscal.
Prélèvements sociaux et CSG déductible
- Taux global: 17,2% (CSG 9,2% – dont 6,8 points potentiellement déductibles sous barème –, CRDS 0,5%, prélèvement de solidarité 7,5%).
- Sous PFU, la CSG n’est pas déductible.
- Sous barème, la CSG déductible (6,8 points) s’impute sur le revenu global de l’année suivante, à condition que les dividendes aient été imposés au barème.
- Les prélèvements sociaux sont prélevés lors du paiement ou en cours d’année via l’établissement payeur. Références et doctrine: BOFiP-Impôts.
Cas particuliers de dividendes
PEA et PEA-PME
- Les dividendes encaissés dans un PEA/PEA-PME ne sont pas imposés à l’IR tant qu’ils restent dans le plan.
- En cas de retrait après 5 ans: exonération d’IR sur les gains, prélèvements sociaux dus sur la fraction de gains comprise dans le retrait.
- Retrait avant 5 ans: imposition spécifique (règles variables selon la date d’ouverture et la nature des gains), à valider avant tout arbitrage.
Dirigeants TNS (gérants majoritaires de SARL/EURL)
- Les dividendes perçus par un gérant majoritaire affilié au régime des indépendants sont soumis aux cotisations sociales sur la part excédant 10% du cumul capital social + primes d’émission + sommes en compte courant.
- Sur cette fraction, ils ne supportent pas les prélèvements sociaux de 17,2%, mais les cotisations sociales TNS (taux effectifs variables selon les seuils).
- Exemple: capital + primes + CCA = 50 000 €. Dividendes = 30 000 €. Seuil 10% = 5 000 €. 25 000 € sont assujettis aux cotisations sociales TNS ; 5 000 € relèvent du régime classique (PFU/barème + 17,2%).
Dividendes versés à des sociétés (régime mère-fille)
- Une société soumise à l’IS détenant au moins 5% du capital d’une filiale, avec engagement de conservation de 2 ans, peut bénéficier du régime mère-fille: exonération à 95% des dividendes (quote-part de 5% réintégrée).
- Attention aux exclusions (régimes exonérés, titres sans droit aux bénéfices, etc.). Ce régime suppose une analyse préalable des conditions.
SCPI et confusion fréquente
- Les distributions des SCPI sont, pour l’essentiel, des revenus fonciers (et non des dividendes). Elles n’entrent donc pas dans le régime décrit ici et obéissent à des règles spécifiques.
Actifs numériques et “dividendes” de tokens
- Certaines distributions assimilées à des “dividendes” dans l’écosystème crypto peuvent relever soit des revenus de capitaux mobiliers, soit de BNC/BIC ou gains sur actifs numériques, selon les faits. Une qualification juridique rigoureuse est nécessaire. Notre équipe Droit NTIC accompagne ces enjeux.
Dividendes étrangers: retenues à la source et crédit d’impôt
- La plupart des conventions fiscales permettent une retenue à la source limitée (souvent 15%) dans l’État d’origine. En France, vous déclarez le montant brut et bénéficiez d’un crédit d’impôt imputable, plafonné à l’IR français dû sur ces revenus.
- Ce crédit n’est pas restituable si excédentaire (sauf stipulation conventionnelle contraire). Les prélèvements sociaux français de 17,2% restent dus.
- Formalités: fournissez les formulaires requis pour réduire la retenue à la source (ex. W-8BEN pour actions US), conservez les relevés/IFU, et complétez le formulaire 2047 (revenus encaissés à l’étranger).
- L’abattement de 40% est en principe applicable au barème pour les dividendes éligibles distribués par des sociétés soumises à un impôt équivalent à l’IS, sous réserve des conditions et de la doctrine en vigueur.
Déclaration 2025: formulaires, cases et calendrier
- Formulaires clés:
- 2042: déclaration principale (revenus mobiliers).
- 2042 C: compléments éventuels.
- 2047: revenus encaissés à l’étranger (transfert ensuite en 2042).
- Cases usuelles:
- 2DC: dividendes éligibles à l’abattement de 40% (utile si option barème).
- 2TS: revenus non éligibles.
- 2OP: option pour le barème (coche globale pour intérêts et dividendes).
- Crédit d’impôt étranger: rubriques dédiées après saisie via 2047.
- Acompte PFNL (12,8%): reporté comme crédit d’impôt (le cas échéant).
- Justificatifs: IFU transmis par l’établissement payeur, attestations de retenue à la source étrangère, historiques PEA.
- Calendrier: campagne en ligne au printemps 2025, avec échéances étalées par département fin mai/début juin. Consultez le calendrier officiel sur impots.gouv.fr – Déclaration de revenus.
- Pour les sociétés distributrices: dépôt du formulaire 2777-D et versement des prélèvements (12,8% + 17,2%) au plus tard le 15 du mois suivant la distribution ; émission des IFU (imprimé 2561) en début d’année suivante.
Rappel: ce contenu est fourni à titre informatif. Les textes fiscaux, seuils et commentaires administratifs peuvent évoluer. Pour sécuriser vos arbitrages 2025, contactez nos équipes via la page Contact.
Optimiser l’imposition de vos dividendes: pistes à évaluer
- Choix PFU vs barème: simuler selon votre TMI, l’éligibilité à l’abattement de 40% et l’impact de la CSG déductible.
- Structuration patrimoniale: détention via PEA/PEA-PME, holding soumise à l’IS (régime mère-fille), ou opération de remploi selon vos objectifs.
- Anticipation de trésorerie: demande de dispense d’acompte (avant 30 novembre N-1), étalement des distributions, gestion du couple salaire/dividendes pour dirigeants.
- International: formulaires de réduction de WHT, suivi des crédits d’impôt, traitement des écarts de change et frais. Documentation utile: BOFiP-Impôts et Service-Public – PFU.
FAQ
PFU ou barème: comment choisir en 2025 pour mes dividendes ?
Comparez l’impôt total dans les deux scénarios. Sous PFU: 12,8% d’IR + 17,2% de prélèvements sociaux, sans abattement. Sous barème: abattement de 40% sur dividendes éligibles, application de vos tranches, PS 17,2% sur le brut, et CSG (6,8 points) déductible l’année suivante. À TMI faible (0%/11%), le barème est souvent gagnant. À TMI 30% et au-delà, le PFU est fréquemment préférable. Faites des simulations avec vos montants réels et justificatifs (IFU), ou sollicitez un audit.
Puis-je me dispenser de l’acompte de 12,8% sur mes dividendes 2025 ?
Oui, si votre RFR N-2 est inférieur à 50 000 € (célibataire) ou 75 000 € (couple). La demande de dispense doit être adressée à l’établissement payeur avant le 30 novembre de l’année précédant le paiement (par exemple, pour des dividendes payés en 2025, demande avant le 30/11/2024). Sans dispense, l’acompte est prélevé puis imputé sur votre impôt (ou restitué) lors de la déclaration. La dispense ne concerne pas les prélèvements sociaux, qui restent dus.
Comment sont imposés les dividendes étrangers en France ?
Vous déclarez les dividendes bruts, bénéficiez d’un crédit d’impôt égal à la retenue à la source étrangère (plafonné à l’IR français dû sur ces revenus), et acquittez les prélèvements sociaux de 17,2% en France. Sous PFU, le crédit s’impute sur les 12,8% d’IR ; l’excédent n’est en général pas restituable. Sous barème, l’abattement de 40% peut s’appliquer si les conditions sont remplies (société distributrice soumise à un impôt équivalent à l’IS). Utilisez le formulaire 2047, conservez les justificatifs de WHT.
Les dividendes perçus via un PEA sont-ils taxés ?
Tant qu’ils restent dans le PEA/PEA-PME, ils ne sont pas imposés à l’IR ni soumis aux prélèvements sociaux immédiatement. En cas de retrait après 5 ans, les gains (et non chaque dividende) sont exonérés d’IR mais soumis aux prélèvements sociaux. Un retrait avant 5 ans entraîne un régime spécifique pouvant remettre en cause l’avantage. Vérifiez la date d’ouverture, la nature des titres et l’incidence d’opérations (arbitrages, retraits partiels) avant toute décision.
Je suis gérant majoritaire de SARL: mes dividendes supportent-ils des cotisations sociales ?
Oui, la fraction qui excède 10% du cumul capital + primes d’émission + compte courant est assujettie aux cotisations sociales des travailleurs indépendants, en lieu et place des prélèvements sociaux de 17,2%. Le solde (jusqu’à 10%) reste taxé selon le régime classique (PFU ou barème + PS). L’arbitrage salaire/dividendes doit intégrer ces paramètres, ainsi que l’impact sur votre protection sociale et la trésorerie de la société.
À retenir
- Par défaut, les dividendes 2025 subissent le PFU de 30%; l’option pour le barème (abattement 40%) peut réduire l’IR selon votre TMI.
- Les prélèvements sociaux de 17,2% s’appliquent dans tous les cas (hors dirigeants TNS sur la part >10% du capital, soumis à cotisations).
- Les dividendes étrangers ouvrent droit à un crédit d’impôt (plafonné) ; la retenue à la source n’efface pas les PS français.
- Anticipez: demande de dispense d’acompte avant le 30 novembre, vérification des cases (2DC, 2TS, 2OP), et des justificatifs (IFU, 2047).
- Des régimes spécifiques existent (PEA, mère-fille, holdings). Une modélisation chiffrée évite les mauvaises surprises.
- Besoin d’un avis circonstancié ou d’une stratégie d’optimisation? Échangez avec notre équipe via NBE Avocats – Contact ou découvrez notre expertise en Droit fiscal.

 
  
 




