Impôt Dubaï 2025 : ce qu’un résident français doit vraiment savoir pour éviter les mauvaises surprises.Cet article répond directement à la question clé: quelle fiscalité s’applique en 2025 à un Français installé à Dubaï (Émirats arabes unis), côté Émirats et côté France (résidence fiscale, revenus de source française, convention, déclarations, risques) — avec des exemples concrets. Informations à caractère général uniquement: pour une étude personnalisée et des préconisations opposables, prenez rendez-vous avec un avocat fiscaliste.
En bref
- Dubaï n’impose pas les revenus personnels; la France peut toutefois vous imposer selon votre résidence fiscale et la source des revenus.
- Le statut de non-résident français n’est pas automatique: foyer, séjour, intérêts économiques et tie-breaker de la convention France–EAU doivent être analysés.
- Revenus immobiliers français, plus-values immobilières et IFI (patrimoine en France) restent imposables en France, même depuis Dubaï.
- Dividendes et intérêts de source française supportent une retenue à la source (taux fréquemment 12,8% pour particuliers), modulée par la convention.
- Formalités clés l’année du départ: 2042/2042 NR, 2047, 3916/3916-bis; anticipez l’exit tax pour titres importants. Besoin d’aide? Contactez NBE Avocats.
Comprendre la fiscalité à Dubaï en 2025
Personnes physiques: pas d’impôt sur le revenu
Les Émirats arabes unis n’appliquent pas d’impôt sur le revenu des personnes physiques. Un salarié ou consultant établi à Dubaï n’est en principe pas imposé localement sur ses salaires ou honoraires, sous réserve d’activités qui pourraient relever d’un impôt professionnel. En pratique, les expatriés cotisent rarement à un régime local de sécurité sociale, mais perçoivent une indemnité de fin de service.À noter: Dubaï délivre une “Tax Residency Certificate” (TRC) utile pour faire valoir la convention fiscale. Le certificat suppose notamment 183 jours de présence et des justificatifs (bail, utility bills). Voir les modalités auprès du Ministry of Finance (MoF) des EAU.
TVA, taxes locales et impôt sur les sociétés aux EAU
- TVA: 5% depuis 2018 sur la plupart des biens et services aux EAU.
- Impôt sur les sociétés (Corporate Tax): taux fédéral de 9% sur les bénéfices d’entreprise au-delà d’un seuil, en vigueur depuis 2023, avec régimes spécifiques pour les zones franches et exigences de substance. Référez-vous au Ministry of Finance des EAU pour les règles applicables et mises à jour officielles: UAE Ministry of Finance – Corporate Tax.
- Taxes municipales: par exemple, prélèvements sur l’hôtellerie et redevances liées aux baux.
Résidence fiscale: règles françaises et convention France–Émirats
Tests de résidence en droit interne français (CGI, art. 4 B)
Vous êtes résident fiscal de France si, au cours d’une année, vous remplissez l’un des critères: foyer ou lieu de séjour principal en France; activité professionnelle principale en France; centre des intérêts économiques en France. Si aucun critère n’est rempli, vous êtes non-résident. Présentation et précisions sur impots.gouv.fr.La qualification interne peut être tranchée différemment par la convention fiscale bilatérale.
Tie-breaker conventionnel et justificatifs
La convention fiscale France–Émirats règle les conflits de résidence via des critères hiérarchisés: logement permanent, centre des intérêts vitaux, lieu de séjour habituel, nationalité. En pratique, pour faire valoir la résidence aux EAU, réunissez: TRC du MoF, bail/attestation de logement, factures, preuves de présence (billets, tampons), contrat de travail local, fermetures de comptes/abonnements en France, etc. En l’absence de TRC, la preuve est plus délicate et l’administration peut contester.
Année du départ de France
L’année du départ, vous déposez une déclaration classique (formulaire 2042) jusqu’à la date de départ, puis la 2042 NR pour la période post-départ en tant que non-résident. Le prélèvement à la source devient un prélèvement spécifique non-résidents sur les revenus de source française. Les échéances restent celles du calendrier déclaratif (mai–juin N+1, selon votre situation), consultables sur le site de l’administration.
Ce que paiera (ou non) un Français installé à Dubaï
Revenus d’activité exercés aux EAU
- Salaires locaux: pas d’impôt sur le revenu aux EAU. Côté France, pas d’imposition si vous n’êtes plus résident fiscal français et que l’activité est exercée hors de France.
- Honoraires/consulting: l’absence d’établissement stable en France et l’exécution matérielle des prestations hors de France sont déterminantes. Si vous intervenez en France, une imposition ou retenue à la source peut s’appliquer selon la nature des prestations. Une analyse préalable est indispensable, notamment pour éviter une qualification d’établissement stable en France.
Revenus de source française
- Salaires pour activité en France: imposition en France selon les règles des non-résidents (retenue à la source spécifique). Un taux minimum de 20% (puis 30% au-delà d’un seuil) s’applique à l’impôt final, sauf si vous justifiez d’un taux moyen inférieur; détails et seuils mis à jour sur impots.gouv.fr – non-résidents.
- BIC/BNC en France: imposables en France si l’activité est exercée en France (lieu d’exploitation, clientèle, locaux).
- Revenus fonciers d’immeubles situés en France: imposables en France; choix entre régime micro ou réel; plus prélèvements sociaux pour non-résidents hors UE/EEE/CH.
Immobilier français: IR, prélèvements sociaux, plus-values et IFI
- Revenus fonciers: impôt au barème (avec taux minimum non-résident) et prélèvements sociaux généralement à 17,2% pour les non-résidents hors UE/EEE/CH.
- Plus-values immobilières: imposables en France avec abattements pour durée de détention; prélèvements sociaux en principe à 17,2% également pour les non-résidents hors UE/EEE/CH; surtaxe éventuelle sur fortes plus-values.
- IFI: si votre patrimoine immobilier net imposable situé en France dépasse 1,3 M€, l’IFI est dû, même en tant que résident de Dubaï. Déclaration via 2042-IFI.
Dividendes, intérêts et plus-values mobilières de source française
- Dividendes: retenue à la source en France (pour les particuliers, taux usuel de 12,8%, hors États non coopératifs), susceptible d’être réduite par la convention France–EAU si conditions. Les non-résidents ne supportent pas la CSG/CRDS sur ces revenus.
- Intérêts: régime de retenue à la source variable selon la nature des placements et la convention.
- Plus-values mobilières sur titres français: en principe imposables dans l’État de résidence du cédant, sous réserve d’exceptions (notamment participations substantielles ou actifs immobiliers). Une étude des textes conventionnels s’impose.
Actifs numériques (crypto) et comptes à l’étranger
- Si vous êtes devenu non-résident, les cessions d’actifs numériques ne sont en principe pas imposables en France (hors établissement stable). Attention à l’année du départ si des cessions sont intervenues avant la date de transfert.
- Obligations déclaratives quand vous étiez résident français: formulaire 3916-bis pour les comptes d’actifs numériques ouverts à l’étranger; formulaire 2086 pour déclarer les plus-values de cessions d’actifs numériques réalisées pendant la période de résidence. Pour structurer vos investissements Web3 en conformité, voyez notre pratique Droit NTIC et actifs numériques.
Entreprendre depuis Dubaï avec des revenus français
Société aux EAU, zones franches et Corporate Tax
Créer une entité à Dubaï peut être pertinent (zones franches, substance, 0% sur “qualifying income” sous conditions), mais l’introduction de la Corporate Tax (9%) et les règles de substance imposent une gouvernance réelle sur place (direction effective, locaux, personnel). L’absence de substance peut conduire la France à requalifier une base imposable en France (établissement stable, direction effective en France).
Anti-abus et flux transfrontaliers
- Établissement stable en France: bureaux, représentants dépendants, entrepôts logistiques peuvent créer un ancrage fiscal en France.
- Règles anti-abus françaises: article 123 bis (entités interposées faiblement taxées) et dispositifs CFC pour les sociétés françaises. Ces règles peuvent conduire à taxer en France des revenus “parqués” dans une structure offshore si l’objectif principal est fiscal.
- Facturation de services: aucune retenue générale en France pour des services rendus hors de France, mais des retenues spécifiques existent (droits d’auteur, artistes, sportifs, etc.). Analyse au cas par cas impérative.
Pour une approche sécurisée et conforme, consultez notre équipe Droit fiscal.
Déclarations et délais 2025
Formulaires clés côté France
- 2042: revenus de la période de résidence en France l’année du départ.
- 2042 NR: revenus de source française perçus après le départ (non-résident).
- 2047: revenus de source étrangère (période de résidence).
- 2044/2044-SPE: revenus fonciers au réel.
- 3916 et 3916-bis: comptes bancaires, contrats d’assurance-vie et comptes d’actifs numériques ouverts hors de France (période de résidence).
- 2042-IFI: impôt sur la fortune immobilière si applicable.
- 2074/annexes: plus-values mobilières; 2048-IMM pour plus-values immobilières.
- “Exit tax”: obligations spécifiques si vous détenez des titres significatifs (voir ci-dessous).
Calendrier: déclarations en ligne généralement entre mai et juin N+1; IFI à la même période. Les dates précises sont publiées chaque année par l’administration.
Exit tax (départ de France avec titres)
Si, au jour du départ, vous détenez directement ou via un PEA des titres représentant au moins 50% des droits dans une société, ou une valeur globale supérieure à 800 000 €, un dispositif d’“exit tax” (CGI art. 167 bis) peut s’appliquer, emportant imposition des plus-values latentes avec report possible sous conditions. Les modalités (report, garanties, déchéance) sont techniques et évolutives. Référez-vous au texte de référence sur Legifrance – CGI art. 167 bis et sollicitez un accompagnement dédié.
Obtenir un Tax Residency Certificate (TRC) aux EAU
Le TRC est délivré par le MoF aux personnes séjournant au moins 183 jours/an. Dossier type: passeport, visa/résidence, Emirates ID, bail/DEWA, relevés bancaires, attestation de non-imposition étrangère le cas échéant, frais administratifs. Dépôt en ligne via le portail du MoF. Ce document est souvent requis par l’administration française pour l’application de la convention.
Cas pratiques chiffrés
1) Salarié transféré à Dubaï au 1er juillet 2025
- Janvier–juin: résident français. Salaire de 60 000 € imposé en France selon le barème; PAS appliqué; déclaration 2042 en 2026.
- Juillet–décembre: non-résident si critères remplis et tie-breaker favorable. Salaire de 60 000 € versé pour travail aux EAU: non imposable en France. Conserver TRC, bail et preuves de présence. Aucune CSG/CRDS due en France sur ces salaires.
2) Propriétaire d’un appartement loué à Lyon
- Loyers annuels: 24 000 €. En tant que non-résident hors UE, imposition en France + prélèvements sociaux 17,2% (sous réserve des règles en vigueur). Option pour le régime réel afin de déduire intérêts d’emprunt et charges. Déclarations: 2044 + 2042 NR. IFI dû si patrimoine immobilier net taxable en France > 1,3 M€.
3) Dividendes d’une société cotée française
- Montant brut: 50 000 €. Retenue à la source française usuelle de 12,8% pour un particulier non-résident, sous réserve d’un taux conventionnel. Pas de CSG/CRDS. Vérifiez l’éligibilité à un taux réduit via attestation de résidence (TRC) et formalités auprès de l’établissement payeur.
Ces exemples sont illustratifs; ils ne constituent pas un avis. Les taux et modalités doivent être validés selon votre situation.
Risques et points de vigilance
Résidence fiscale contestée
Quitter la France sans couper ses attaches (logement familial, scolarisation des enfants, mandats sociaux, comptes professionnels actifs) expose à une requalification de résidence. La charge de la preuve est factuelle et exige une documentation solide.
Abus de droit et montages artificiels
Les montages ayant un but principalement fiscal peuvent être remis en cause (sanction jusqu’à 80%). Substance à Dubaï, prix de transfert, réalité des prestations et gouvernance doivent être documentés.
Exit tax, plus-values et restructurations
Les restructurations préalables au départ (apports-cessions, donations, management packages) sont à calibrer pour éviter l’exit tax ou des frottements excessifs. Des rescrits peuvent sécuriser certains schémas. Parlez-en avec un avocat fiscaliste.Pour un accompagnement sécurisé, contactez notre équipe: NBE Avocats – Accueil ou prenez rendez-vous via notre page Contact.
FAQ
S’installer à Dubaï suffit-il pour ne plus payer d’impôts en France ?
Non. Le fait de résider à Dubaï n’emporte pas automatiquement la non-résidence fiscale en France. L’administration examine vos liens personnels et économiques (foyer, activité, intérêts) et, en cas de conflit, applique la convention France–EAU (logement, intérêts vitaux, séjour habituel). Même en étant non-résident, vos revenus de source française (immobilier, activités exercées en France, certains dividendes) restent imposables en France. Conservez un dossier probant (TRC, bail, preuves de présence) et faites auditer votre situation avant le départ.
Quel est l’impôt sur les dividendes français pour un résident de Dubaï ?
En pratique, les dividendes versés par une société française à un particulier non-résident supportent une retenue à la source, souvent 12,8% hors cas particuliers, avec possible réduction par la convention France–EAU si conditions remplies. Les non-résidents ne paient pas la CSG/CRDS sur ces dividendes. Les modalités dépendent de votre statut et des formulaires fournis à l’établissement payeur. Référez-vous aux règles à jour sur impots.gouv.fr – non-résidents.
Dois-je déclarer mes comptes à l’étranger et mes cryptos ?
Oui, si vous étiez résident fiscal français pendant tout ou partie de l’année, vous devez déclarer les comptes ouverts, détenus, utilisés ou clos hors de France (formulaire 3916) et les comptes d’actifs numériques (3916-bis). Les plus-values sur actifs numériques réalisées durant la période de résidence sont à reporter (formulaire 2086). Une fois non-résident, ces obligations cessent pour l’avenir, mais restent dues pour la période de résidence. Pour structurer vos investissements digitaux, consultez notre page Droit NTIC.
L’IFI s’applique-t-il aux résidents de Dubaï ?
Oui, l’IFI frappe le patrimoine immobilier situé en France si sa valeur nette taxable dépasse 1,3 M€, même pour un non-résident. Sont concernés les immeubles détenus en direct et, sous conditions, via des sociétés. Les dettes afférentes sont déductibles selon des règles précises. Déclaration via 2042-IFI aux échéances habituelles. Une structuration patrimoniale adaptée peut optimiser l’assiette, dans le respect des textes.
Comment obtenir un certificat de résidence fiscale des EAU (TRC) ?
Le TRC est délivré par le Ministry of Finance des EAU. Conditions usuelles: 183 jours de présence, visa/résidence valides, logement aux EAU, relevés bancaires locaux. Dépôt en ligne, frais et délais administratifs à prévoir. Ce certificat est fréquemment demandé par l’administration française pour appliquer la convention (taux réduits, exemptions). Pour articuler TRC et obligations françaises, faites-vous assister par un praticien expérimenté.
À retenir
- Dubaï n’impose pas les revenus personnels, mais vos revenus de source française peuvent rester imposables en France.
- La résidence fiscale se prouve: TRC, logement, présence physique et centre des intérêts économiques sont déterminants.
- Immobilier en France: impôt + prélèvements sociaux (souvent 17,2% hors UE/EEE/CH), IFI au-delà de 1,3 M€.
- Dividendes français: retenue à la source (souvent 12,8%), modulable par la convention.
- L’année du départ exige des déclarations spécifiques (2042, 2042 NR, 2047, 3916/3916-bis) et une vigilance “exit tax”.
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